André Renard était un dirigeant syndical et militant wallon né à Valenciennes en 1911 et mort à Seraing en 1962.
Métallurgiste liégeois, il s’engage dans une action syndicale qu’il veut, dès l’origine, indépendante des partis politiques, déjà en 1936. Fait prisonnier en Belgique en 1940, il est rapatrié en 1942 et adhère à la résistance armée à Liège, où il joue un rôle important, tout comme dans le syndicalisme clandestin qui l’amena à être un des fondateurs du Mouvement syndical unifié, puis le président de la Fédération des Syndicats de la Région de Liège. Patron des métallurgistes liégeois, il occupe de 1953 à 1961 la fonction de secrétaire général adjoint de la F.G.T.B.
C’est dans le cadre de la Question royale que, le 27 mars 1950, à Charleroi, il engage le mouvement ouvrier dans l’action fédéraliste devant le Congrès national wallon : « J’apporte l’adhésion de quelque 85 000 travailleurs manuels et intellectuels ». Associant les réformes de structures (Congrès de la F.G.T.B., 1954) aux revendications wallonnes, il se trouve à la pointe du combat contre la Loi unique de 1960 et prend la tête des syndicalistes wallons qui souhaitent dépasser les positions nationales belges de la F.G.T.B. Dès lors, après le rejet de sa motion de grève générale, le 16 décembre 1960, André Renard préside, pendant les cinq semaines suivantes (19 décembre 1960 – 22 janvier 1961), le Comité de Coordination des Régionales F.G.T.B. de Wallonie, véritable état-major de la grève. Déjà directeur du journal La Wallonie, il impose Combat pour revendiquer l’autonomie wallonne. Suite à l’impossibilité devant laquelle il considère se trouver de réaliser le fédéralisme à partir de l’action syndicale, André Renard démissionne de ses fonctions le 23 février 1961 pour se consacrer au Mouvement populaire wallon.
C’est au travers du M.P.W., qu’il préside jusqu’à sa mort prématurée, qu’il vaut réaliser les réformes de structures et le fédéralisme, « remède à la crise de régime dont souffre la Belgique ».