Emile Vandervelde, homme politique socialiste, naît à Ixelles en 1866. Issu d’une famille aisée – son père est magistrat – il est frappé par l’écart entre la pauvreté qu’il observe et le milieu auquel il appartient. Aussi rejoindra-t-il très jeune le socialisme et participera-t-il en 1885 à la fondation du Parti ouvrier belge (P.O.B.).
Docteur en droit (ULB 1885), docteur en sciences sociales et docteur spécial en économie politique (ULB 1892), il participa très activement à la grève générale pour le suffrage universel de 1893. Il rédige le document qui deviendra la charte du parti en 1894, la Déclaration de Quaregnon. Elu député en 1894, il dirigea le groupe parlementaire socialiste jusqu’à sa mort. Il s’intéressa particulièrement à la Chambre, avant la Première Guerre mondiale, aux problèmes du Congo, de l’alcoolisme et de la politique étrangère.
Alors qu’il avait été délégué à tous les congrès de la IIème Internationale dont il sera élu en 1900 à Paris, président du Comité exécutif, il se rallia à la veille de la Première Guerre mondiale à l’effort de guerre.
Il devint ministre d’Etat en 1914, fit partie du gouvernement en exil au Havre et fut un des signataires du traité de Versailles. Ensuite ministre de l’Intendance (1918), ministre de la Justice (1921), ministre des Affaires étrangères (1927), et ministre de la Santé publique (1935), il attacha son nom à d’importantes réformes.
Il était également professeur à l’université libre de Bruxelles depuis 1925.
Dès 1936, Vandervelde s’attacha passionnément à la défense de la République espagnole. En janvier 1937, opposé à la reconnaissance du gouvernement de Burgos par la Belgique, en opposition aussi avec De Man, ministre des Finances, et Spaak, ministre des Affaires étrangères dans ce même gouvernement présidé par Paul Van Zeeland, Emile Vandervelde démissionna de ses fonctions ministérielles et se consacra dès lors à la lutte contre le fascisme. On peut dire de celui que ses camarades appelaient « le patron » qu’il marqua très profondément le socialisme belge. Dans un parti où coexistaient « réformistes » et « révolutionnaires », Emile Vandervelde apparaît comme un centriste dont la personnalité domine les congrès par son adresse et son éloquence. Rassembleur du mouvement socialiste belge, il réussit dans les controverses qui divisent le parti à faire l’unanimité avec une conclusion modérée qui suit une affirmation de principe radicale. Il aura prêté, suivant les termes de Marcel Liebman, « au réformisme les couleurs plus éclatantes de l’audace et au pragmatisme les allures plus altières des grands projets sociaux (Les socialistes belges , Bruxelles, 1979, p. 259). Il est l’auteur d’un nombre impressionnant d’ouvrages de sciences politique et d’économie.
Il décède à Bruxelles en 1938.