Suite aux émeutes de 1886 et à l’échec de ce mouvement de révolte, le POB souhaite conquérir le pouvoir par la voie légale et parlementaire en s’engageant avec vigueur dans la lutte pour le suffrage universel.
Il mène dans ce but trois grèves générales. Si bien qu’en 1893, après de violentes émeutes, le suffrage universel tempéré par le vote plural remplace le suffrage censitaire basé sur les ressources financières. Désormais, tout homme de plus de 25 ans a droit à une voix, mais certains électeurs (pères de famille, propriétaires ou capacitaires – détenteurs d’un diplôme d’enseignement secondaire) peuvent cumuler jusqu’à trois voix. C’est néanmoins une première victoire.
Les effets de la réforme de la loi électorale se font sentir dès les élections du 14 octobre 1894. Bien que manquant d’argent pour financer la campagne électorale, le POB voit grandir son nombre d’élus à 28 députés (pour 20 libéraux et 104 catholiques). Ainsi, par exemple, Verviers voit l’élection de ses quatre premiers députés socialistes.
En 1902 une nouvelle grève générale en faveur du suffrage universel pur et simple est un échec. En revanche, en 1913, une grève longuement préparée se déroule sans violence et se clôt sur la promesse d’une révision de la Constitution. Mais le contexte international impose la patience…
C’est à la fin de la Première Guerre mondiale, en 1919, que le suffrage universel pur et simple est instauré. L’année suivante, les femmes conquièrent péniblement le droit de vote aux élections communales et provinciales ainsi que le droit de se porter candidate aux élections quelles qu’elles soient. Leur droit de vote est élargi à toutes les élections après la Seconde Guerre mondiale (1948).
Après, une longue parenthèse, la question du droit de vote réapparait fin du 20ème siècle. Ainsi, le droit de vote pour les citoyens de l’Union européenne résidant sur le sol belge est accordé en 1998 (élections communales et provinciales). Ensuite, c’est après de longs débats que le PS et d’autres partis obtiennent son extension à tous les immigrés (29 mars 2004).
Guillaume Rimbaud (ALPHAS)