Syndicaliste à la FGTB, elle prend la tête du mouvement de celles qu’on appelait les « femmes-machines », c’est-à-dire les ouvrières de la FN.
Originaire de Verviers, Charlotte fut à la pointe du combat pour l’égalité des salaires entre hommes et femmes effectuant le même travail et fut élue présidente du comité de grève.
Il faut dire que cette grève ne reçut pas de suite le soutien des syndicats qui, à l’instar de la direction de la FN, ne croyait pas que les femmes seraient capables de mener leur lutte à bien. Mais la détermination de celles-ci et de Charlotte Hauglustaine en particulier fit durer la grève 12 longues semaines. La plupart des époux des grévistes furent surpris de l’ampleur du mouvement dont ils étaient même exclus.
Ce mouvement atypique pour l’époque attira la presse européenne et inspira des femmes de tout pays.
Finalement, en mai 1966, les ouvrières acceptent la conciliation, elles gagneront 2 francs de l’heure en plus de suite, plus 7,5 centimes dès 1967. Ce n’était qu’un début, il fallait continuer le combat. Ce que fit Charlotte Hauglustaine luttant pour l’amélioration du statut des travailleuses, pour l’égalité entre les sexes, qui – et il faut le rappeler ! – n’est toujours pas réellement acquise.
Passionnée et active dans le Comité des Pensionnés de la FGTB, Charlotte Hauglustaine a longtemps tenu à participer à des conférences et autres assemblées pour parler de son combat et tenir les consciences éveillées.
Elle reçoit encore le Prix Théroigne en 2004. Ce prix récompense une femme qui a agi pour promouvoir l’égalité entre les sexes.
Le mardi 9 septembre 2008, cette grande dame s’est éteinte à l’âge de 85 ans.
Photo ci-jointe :
Grève des femmes de la FN. Intervention de Charlotte Hauglustaine présidente du Comité de grève lors d’une assemblée, à La Ruche (Herstal)
1966. Coll. Fonds Robyns-Desarcy, FAR
La chanson des grévistes
1. Le travail c’est la santé
Rien faire c’est la conserver
Les prisonniers du boulot
Font pas de vieux os
2Bis. Le syndicat a demandé
La direction a refusé
Mais, nous les femmes, il faut marcher
Il faut aider nos délégués
3Bis. Le travail c’est la santé
Pour ça, faut être augmentés
Si le patron ne veut pas payer
Faut pas travailler
Charlotte Hauglustaine : « A la fin de chaque réunion, on chantait L’Internationale, malgré la présence des deux syndicats. Ca ne nous a jamais gênées. Après tout, c’est le chant des ouvriers ! L’Internationale et le Chiffon rouge, ce sont les chants des ouvriers.