France-Claire Truffaut est née à Liège le 26 juin 1926. Sa vie fut marquée par l’empreinte laissée par son père, Georges Truffaut, militant wallon, ancien Député socialiste (1934-39) et Echevin des Travaux de Liège (1935-39) à qui l’on doit en particulier le port autonome de Liège, l’Exposition internationale de l’Eau de 1939 à Liège, le lycée communal Léonie de Waha, les bains publics de la Sauvenière transformés récemment en un espace culturel La Cité Miroir de l’asbl Mnema. Elle y fut d’autant plus attachée qu’il est mort de façon prématurée et accidentelle en Angleterre où il s’était réfugié pour contribuer à organiser la résistance pendant la seconde guerre mondiale, alors qu’elle n’avait que 16 ans.
Réfugiée donc en Angleterre à l’adolescence, elle y termine ses études secondaires et y entame ses études supérieures d’histoire au Queen Mary’s College de Londres qu’elle termine en 1948 à l’Université de Liège. Elle enseignera l’histoire puis la morale laïque au lycée Léonie de Waha (évidemment), à l’Athénée de Liège et aux Rivageois.
Elle s’affilie au PSB/PS dès 1945 et milite aux Jeunes Gardes Socialistes. A l’image de son père, elle s’engage très vite dans le combat du Mouvement wallon et, de ce fait, est très active dans les manifestations de la Question royale (opposition, surtout wallonne, au retour du roi Léopold III en Belgique suite à son attitude ambiguë pendant la Seconde Guerre mondiale), où elle est arrêtée par la gendarmerie et, lors de la grande grève générale de l’hiver 1960-61 menée surtout par la FGTB wallonne d’André Renard contre les mesures d’austérité du gouvernement social chrétien-libéral de Gaston Eyskens, qui touchent en particulier l’enseignement, où elle est déléguée de la FGTB. Elle finit par être désignée Vice-Présidente de la section de Liège du MPW (Mouvement Populaire Wallon) que vient de créer André Renard. Elle fut aussi très active sur la question des Fourons.
Finalement, ce n’est que tardivement qu’elle entre en politique. D’abord présente sur les listes du PS comme députée suppléante, elle est cooptée de 1985 à 1991 par le PS comme sénatrice. Ses points d’intérêts seront notamment le commerce extérieur et la coopération au développement. Elle s’engagera également dans les mouvements en faveur de l’environnement et, bien sûr, dans le Fonds de Solidarité Georges Truffaut-René Delbrouck, ancienne œuvre philanthropique socialiste de la résistance pendant la Seconde guerre Mondiale qui s’est donné le nom de ces deux figures socialistes liégeoises de la résistance et qui, depuis, s’est spécialisée dans l’aide sous diverses formes aux enfants défavorisés scolarisés dans l’enseignement communal liégeois.
Après la politique, elle renoua avec son métier d’historienne au travers de plusieurs publications commémorant l’action de son père. Elle décède le samedi 5 avril 2014 à l’âge de 87 ans et laisse un fils qu’elle a prénommé Georges !
Guillaume Rimbaud (ALPHAS) – Avril 2014
Sources
- Fonds France Truffaut, coll. ALPHAS
- Dossiers biographiques d’ALPHAS
- France-Claire Truffaut, Georges Truffaut : 1940-1942 : le dernier parcours d’un combattant, éd. Luc Pire, Liège, 2011
- Encyclopédie en ligne Wikipédia