Léon Blum (1872-1950)

Léon Blum (1872-1950)

Léon Blum était un homme politique et journaliste français né le 9 avril 1872 à Paris.

Après une licence en lettre, Léon Blum est nommé Auditeur au Conseil d’État (1895). Juif, il se sentait juif et français car il pensait que l’un n’empêchait pas l’autre. Blum souffrit très tôt de l’antisémitisme. L’affaire Dreyfus (1894 à 1906) et sa rencontre avec Jean Jaurès, l’oriente vers la politique à l’Internationale ouvrière (SFIO). En 1904, aux côtés de Jaurès il participe à la fondation de L’Humanité.

Mais c’est à l’aube de la Première Guerre mondiale qu’il fait sa véritable entrée en politique : réformé pour cause de myopie, il devient chef de cabinet de Marcel Sembat. Il soutient alors l’effort de guerre et la politique de l’Union sacrée (union de différentes tendances politiques en raison de la guerre). Marxiste, il est, dès 1920, un des rares socialistes à se montrer hostile aux bolcheviks.

Suite à la victoire du Front Populaire, il accède à la présidence du Conseil, plusieurs réformes économiques et sociales suivront : congés payés, semaine de quarante heures, nationalisation des grandes usines de guerre… Finalement, l’aventure du Front Populaire tourne court : l’hostilité du monde des affaires, les dissensions internes au Front Populaire, la politique de non-intervention à l’égard de la guerre civile espagnole et des erreurs de gestion, vont forcer Léon Blum à démissionner, en juin 1937. S’il a pu réaliser un certain nombre de réforme sociale, il aura été contraint de rester dans un contexte d’économie libérale. De plus, durant son mandat, les milieux antisémites s’en prirent très fortement à lui.

Vice-président du Conseil de 1937 à 1938, il forme son deuxième et dernier gouvernement de Front Populaire en mars 1938, mais celui-ci est renversé trois semaines plus tard par le Sénat.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il fait partie des vingt parlementaires de l’Assemblée nationale à refuser les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il est ensuite interné administrativement et finalement emprisonné au fort de Portalet. En 1942, il est traduit devant la Cour de justice instituée par Pétain pour rechercher les responsables politiques de la guerre (Cour de Riom). Grâce à sa brillante défense, le procès est suspendu. Remis aux nazis, il est déporté en mars 1943 à Buchenwald. Il entretint alors une importante correspondance et rédige A l’échelle humaine. Dans cet il explique en quoi sa conception du socialisme est différente de celle des communistes. Il est libéré par les Américains en 1945.

Il fut chef de la délégation française, puis président de la conférence constitutive de l’Unesco, après avoir négocié l’annulation des dettes de guerre de la France auprès des États-Unis. Il dirigea le dernier gouvernement provisoire avant l’instauration de la Quatrième République, de décembre 1946 à janvier 1947. Il reprend ses articles quotidiens dans le journal Le Populaire dans les colonnes duquel il montrera une farouche opposition à la politique du RPF du général De Gaulle.

Il se retire ensuite à Jouy-en-Josas où il décède le 30 mars 1950 d’un infarctus à l’âge de 77 ans.

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