Les engagements wallons de Georges et de France Truffaut

Les engagements wallons de Georges et de France Truffaut

Intervention de Fabrice Meurant-Pailhe, responsable du Fonds d’Histoire du Mouvement wallon-Musée de la Vie wallonne, lors du colloque « Georges & France Truffaut : de père en fille » du 22 octobre 2016 engagements wallons Georges France Truffaut

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Georges Truffaut à l’époque de l’Action wallonne. Collections du Musée de la Vie wallonne

Rassurez-vous, mon intervention ne consistera pas en une paraphrase de la notice consacrée à Georges Truffaut par Paul Delforge dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon (t.III, p.1554-1558), cet ouvrage de référence est de toute façon disponible dans toutes les bonnes bibliothèques de Liège et de Wallonie.

J’ai plutôt choisi de mettre l’accent sur les thèses défendues par le jeune militant dans la Barricade et par le mandataire socialiste dans l’Action wallonne, en passant par son rôle de chroniqueur du Tocsin.

Né à Liège le 22 décembre 1901, décédé à Hereford (Angleterre, le 3 avril 1942), Georges Truffaut intègre, dès ses humanités gréco-latines à l’Athénée de Liège I, la Ligue des Lycéens wallons. Après avoir étudié à l’Institut des hautes études, il est diplômé, en 1922, de l’École supérieure de navigation d’Anvers.

L’ancien officier de la marine marchande commence sa carrière journalistique comme secrétaire de rédaction à La Wallonie, édition liégeoise du Peuple, fondée en 1920. Mais il écrit aussi dans La Barricade, un de ces périodiques d’action wallonne à la diffusion plus ou moins confidentielle, tels qu’il en fleurit à Liège, Mons ou Charleroi, sous l’impulsion de passionnés et d’imprimeurs le plus souvent engagés.

La Barricade

Le style aisé, percutant, humoristique de Truffaut s’épanouit déjà dans ses articles et chroniques parus dans la Barricade.

Mensuelle jusqu’en 1931 puis bimestrielle, la Barricade paraît de 1922 à 1932. Organe du Comité d’action wallonne puis de la Ligue d’action wallonne, elle est dirigée par Auguste Buisseret (Beauraing 1888-Liège 1965). Buisseret est, au début des années 1920, un avocat de premier plan du Barreau de Liège. Il a défendu des patriotes devant les tribunaux allemands durant la Première Guerre mondiale. Il accompagnera Truffaut dans l’aventure de l’Action wallonne, périodique qui succèdera à la Barricade (je reviendrai sur la carrière de Buisseret lorsque j’aborderai l’apport de Truffaut dans l’Action wallonne).

La Barricade a son adresse, au cœur de Liège,  au 22 Boulevard de la Sauvenière (dans le commerce de mercerie et de teinturerie d’Eugène Niquet, son responsable administratif). Sa devise est on ne peut plus explicite : « La Wallonie aux Wallons ». Ses contributeurs s’attachent à lutter contre le bilinguisme que d’aucuns voudraient imposer en Wallonie. Ils exigent un renforcement des liens économiques et militaires avec la France. Buisseret exhorte les Wallons à s’équiper de leur propre TSF pour lutter contre la mainmise bruxelloise sur ce nouveau moyen de communication.

Mais passons aux articles de Georges Truffaut que j’ai sélectionnés pour vous. Je ne vais pas vous les lire in extenso (le temps m’est compté) mais en extraire les passages qui reflètent, selon moi, les prises de position, tranchées du jeune journaliste.

Le premier, paru en mai 1924, s’intitule « Au poilu français inconnu ».Cet article à pour contexte le projet d’érection d’un mausolée au soldat français inconnu, à Laeken, pour lequel une souscription avait été lancée en 1923.  Suite à la découverte d’une tranchée lors de travaux réalisé sur le site de la « grande dune » pour la création d’un champ de manœuvre à Lombardsijde, 42 corps de soldats français sont exhumés, 34 corps sont identifiés, rendus à leur famille ou enterrés dans le cimetière d’Ypres. C’est une des huit dépouilles non identifiées qui sera enterrée dans le mausolée de Laeken, inauguré le 17 juillet 1927, en présence du Roi Albert Ier, de la reine Elisabeth et de Raymond Poincaré, alors président du Conseil de la République française.

D’emblée la francophilie de Georges Truffaut se manifeste lorsqu’il s’adresse au poilu inconnu : « Permets que je te tutoie ! Mon tutoiement ne sera pas la marque d’une familiarité inconvenante mais l’expression d’un sentiment affectueux, intime, semblable à celui qui unit les membres d’une même famille. Qu’y suis-je pour te parler de la sorte ? Je ne puis pas me dire ton frère. La paix de l’Europe et du Monde en serait compromise, parait-il.

Je suis pourtant de ta race et de ta famille, moi dont le sommeil d’enfant a été bercé par les mêmes mots, les mêmes légendes, que ceux dont ta mère t’a apaisé lorsque tu étais petiot,-moi dont la Patrie, la vraie, pas celle que l’on sert par crainte des lois et des gendarmes, mais celle qui fait vibrer les âmes et les cœurs, est synthétisée par ces mots : « la France ».

Premier commentaire : on retrouve ici la notion de patrie de cœur, la patrie comme immersion dans un même bain culturel. Cette vision « romantique », sentimentale, presque irrationnelle, on peut la retrouver dans les écrits de nombreux militants wallons, de la fin du XIX e siècle à nos jours, chez des personnalités telles que Raymond Colleye (qui collaborera occasionnellement à La Barricade), le comte Albert du Bois, l’abbé Mahieu, le constitutionnaliste liégeois François Perin ou l’ancien président du Rassemblement wallon et du Rassemblement Wallonie-France, depuis 1999, Paul-Henry Gendebien. De nos jours, on ne parlerait sans doute plus de berceuse… mais d’heures passées à regarder les émissions produites par les chaînes du PAF (paysage audiovisuel français).

Deuxième passage de cet article, où Georges Truffaut continue à s’adresser au poilu français inconnu : « Puis, durant la guerre, on t’a si souvent parlé de l’indissoluble amitié franco-belge que tu as fini par la croire réelle, toi qui vivais en première ligne, ignorant tout des louches manœuvres d’un Van de Vijvere et que tu crois à Bruxelles, trouver un repos non troublé. On ta trompé et tu te trompes. Tu entendras, à Bruxelles, les criailleries et les basses injures de ceux qui ne peuvent rien voir de ce qui rappelle la France, sans baver de rage et d’envie. On te comparera à ton copain, le Soldat belge Inconnu, qui était Flamand pour 70% – disent-ils – pour te dénigrer et t’amoindrir ».

Un commentaire : Aloïs Van de Vyvere (Tielt 1871-Paris 1961), ministre durant la guerre à Sainte-Adresse, est un des principaux leaders du Parti catholique des années 1920. Défenseur modéré (dans le ton en tout cas) des intérêts flamands, il déclarait que « l’individualité flamande devait pouvoir s’épanouir dans toute son originalité, s’élever sans entraves à la haute culture et faire l’apport de ses vieilles réserves d’énergie et de ses nouvelles conquêtes intellectuelles à la vie nationale commune ». Plus concrètement, il plaide la flamandisation de l’Université de Gand et s’attache à introduire des cours en flamand à l’Université catholique de Louvain.  Il est également partisan de l’introduction progressive du bilinguisme dans les services publics. Bilinguisme auxquels des militants wallons comme Georges Truffaut s’opposent farouchement.

Terminons la lecture de l’article : « Et ceux qui faussement recueillis, viendront déposer sur la dalle funéraire des couronnes artificielles, n’omettront pas d’y joindre des pancartes-réclames d’un marchand de bières du pays, d’un fleuriste, ou d’un entrepreneur de pompes funèbres. Ne nous juge pas d’après les agissements de ces métèques ! Attends, comme nous l’espérons, le jour où nous t’arracherons de ton bannissement et nous t’inhumerons, chez toi, chez nous, en Wallonie française ».

Le ton est sarcastique, on sent le  mépris vis-à-vis de certaines pratiques mercantiles, Truffaut assimile les Bruxellois à des métèques, (rappelons-nous que Jules Destrée avait qualifié les Bruxellois de conglomérats de métis dans sa Lettre au Roi…). Enfin, il sacralise la terre wallonne, elle seule serait digne même d’accueillir la dépouille de ce poilu inconnu.

Mais passons à un autre article, d’un humour peut-être encore plus acide, écrit par Georges Truffaut pour le numéro du mois de juillet 1924 de la Barricade.  Il est intitulé : le trilinguisme au Congo. Georges Truffaut le publie dans la rubrique Sur la Barricade, dont il s’occupe régulièrement.

 

« Au cours de la récente séance de la Chambre où il fut examiné le budget de la colonie, l’honorable M. Carton de Wiart, rapporteur, a insisté sur la nécessité d’inculquer aux noirs, avec les impérissables principes de notre civilisation, les rudiments de nos deux langues nationales.

Quelques éléments biographiques sur le comte  Carton de Wiart (Bruxelles  1869-Bruxelles 1951). Docteur en droit, écrivain, il sera député catholique de Bruxelles de 1896 à 1951, Premier ministre et ministre de l’Intérieur en 1920-1921 et obtiendra d’autres portefeuilles ultérieurement (Prévoyance sociale et hygiène, de 1932 à 1934 ; Justice en 1950). Il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages dont des romans historiques. Un exemple : la Cité ardente qui paraît en 1905 et qui raconte le sac et l’incendie de la ville, en 1468, par les troupes bourguignonnes de Charles le Téméraire. Mais nous allons voir que Truffaut conteste la paternité du roman au Comte Carton de Wiart. Certains spécialistes considérant, en effet, qu’il s’agissait en fait de l’œuvre de l’historien liégeois Godefroid Kurth.

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Numéro de La Barricade. Collections du Musée de la Vie wallonne

Reprenons la lecture de l’article : « C’est là une suggestion éminemment d’intéressante et qui honore grandement l’auteur présumé de « La Cité ardente ». Nous vérifions tous les jours expérimentalement, en effet, combien le Marollien, produit du croisement harmonieux du Wallon et du Flamand, atteint à un stade de culture autrement élevé que les enseignements d’une éducation unilingue. Nous pourrons donc prévoir que, avec une certaine exactitude, les résultats que produira, dans des cerveaux frustes, un alliage savamment dosé de français, de moedertaal et de bantou. Nul doute que, dans quelques années, notre colonie ne soit une terre d’élection, féconde en enseignements de toutes sortes pour les philologues ».

Georges Truffaut poursuit… : « C’est pourquoi nous estimons qu’il y aurait lieu dès à présent, de trilinguiser la Belgique. L’enseignement primaire, moyen et supérieur, se donnerait, à raison de vingt minutes par heures de cours et pour chaque langue, en français, flamand et petit nègre. Cette dernière pourrait d’ailleurs supplanter avantageusement les deux autres ».

Enfin, un dernier article de Truffaut pour La Barricade, publié en février 1925 et intitulé : « Couronne d’épines à un sénateur désabusé ».

« Vous renoncez donc, Monsieur le Sénateur, à la gloire, à ses pompes, et vous ne sollicitez pas de vos électeurs, en mai prochain, le renouvellement de votre mandat. Il ne nous appartient pas de rechercher les mobiles qui ont entraîné votre résolution. Peu nous importe d’apprendre que vous agissez comme vous le faites, par aspiration vers le repos, ou bien parce que vous craigniez qu’un poll ne vous apporte un désaveu formel. Mais votre passé politique, lui, appartient à tous. Vous ne trouverez donc point mauvais qu’avant de vous laisser rentrer dans le néant dont vous n’auriez jamais dû sortir, nous cherchions à résumer votre activité et vos travaux.

Quel est d’après-vous le sénateur tellement décrié par Georges TRUFFAUT ? Continuons la lecture du portrait à charge paru dans la Barricade.

« Lorsque le corps électorat liégeois vous envoya siéger au Sénat de Bruxelles, un certain nombre de Wallons, sincères mais peu avertis, se réjouirent. La Wallonie enfin, pensaient-ils, s’était choisi un représentant ferme et résolu, conscient de la gravité de la querelle linguistique, et déterminé à opposer intraitablement les droits imprescriptibles des Wallons, face aux prétentions exagérées des Flamingants et aux concessions chèvre-choutistes proposées par les Belgeoisants (on dirait aujourd’hui Belgicains). Voici quatre ans qu’ils espèrent de vous un geste énergique, libéré de compromissions comme d’équivoques. Mais au regard ils dressent le bilan des défaites que votre mollesse a laissé s’accomplir, des reculs que vous vous êtes borné à enregistrer …. Ils songent non seulement aux œuvres bonnes que vous n’avez pas accomplies, mais encore aux actes néfastes dont vous êtes le responsable : la mutilation, la destruction de l’Assemblée wallonne, quand, par orgueil personnel, vous en avez retranché les militants qui en étaient la sève : les Brancquart, les Destrée, les Jennissen, les Roger et tant d’autre ».

Ce sénateur liégeois et libéral, que Truffaut accuse de mollesse coupable, n’est autre que Joseph-Maurice Remouchamps (Liège 1877-Liège 1939), père fondateur et cheville ouvrière du Musée de la vie wallonne jusqu’à sa mort, en 1939. Joseph-Maurice Remouchamps figure parmi les créateurs de l’Assemblée wallonne qui rassemble, avant la Première Guerre mondiale, les mandataires wallons les plus en vue (sénateurs, députés, bourgmestres, échevins, députés permanents). Cette assemblée qui ne revêt aucun caractère légal se prononce par exemple, sur le choix du Coq de Paulus comme emblème de la Wallonie (adopté par la Communauté française en 1975 et par la Région wallonne, en 1998). Porte parole principale du Mouvement wallon avant la Première Guerre mondiale, cette assemblée informelle sera vite contestée lorsqu’un certain nombre de militants en claquent la porte, en juin 1923, laissant ainsi sa direction à son omnipotent Secrétaire général, Joseph-Maurice Remouchamps.

Ce sont les fédéralistes qui quittent l’Assemblée wallonne et Georges Truffaut se range donc dans leur camp, dès cet article de 1925. Durant l’entre-deux-guerres, le principal reproche fait à Remouchamps est de s’accrocher au maintien d’un Etat belge uniquement de langue française. Pour lui, c’est le ciment de l’unité nationale. Il s’agit donc de défendre bec et ongle les francophones de Flandre.  Il est évident que cette vision est totalement dépassée par les faits dès les années 1920. La soif inextinguible d’autonomie du Mouvement flamand, revigoré par le frontisme et l’activisme, touche toutes les familles politiques traditionnelles et l’arsenal législatif qui consacrera l’unilinguisme de la Flandre accélèrent l’obsolescence des visions passéistes de Remouchamps. Qui sont ces fédéralistes cités par TRUFFAUT dans son article :

Inutile de présenter ici Jules Destrée (Marcinelle 1863-Bruxelles 1936), avocat, député socialiste de Charleroi, Ministre des Sciences et des Arts, esthète, cheville ouvrière de l’Exposition internationale de Charleroi (1911).

Les autres sont aujourd’hui moins connus :

René Brancquart (1871-1936), docteur en médecine installé à Braine-le-Comte  dont il sera le bourgmestre (POB) de 1927 à 1936, il sera député puis sénateur de l’arrondissement de Soignies, à plusieurs reprises (de 1899 à 1936). Défenseur de la séparation administrative dès 1908, il suit son ami Destrée à l’Assemblée wallonne avant d’en démissionner, en juin 1923, la jugeant trop timorée. Celui qu’Emile Vandervelde appelait le plus français des socialistes wallons ne pouvait qu’être admiré par Georges Truffaut.

Emile Jennissen (Liège 1882-1949) est aussi un militant fédéraliste de la première heure. Francophile (il a vécu à paris) l’avocat à la Cour d’appel de Liège fonde dans sa ville les Amitiés françaises (1909). Il défend un projet de séparation administrative qui prévoit la création de deux Parlements, l’un en Flandre, l’autre en Wallonie. Conseiller communal et député libéral de 1922 à 1939), ses engagements wallons (il est membre du comité de la Ligue d’Action wallonne de Liège, membre de la Concentration wallonne, orateur au pèlerinage de Waterloo) l’écartent de plusieurs maroquins ministériels, son profil n’ayant pas l’heur de plaire à Léopold III.

Dernier personnage cité par Georges Truffaut, Jean Roger (Milmort 1865-1933), lui aussi de la première génération des militants wallons. Industriel, auteur, journaliste à l’Express, il participe au Congrès wallon de 1905 qui se tient à Liège. Fondateur du Comité d’action wallonne de Liège (ancêtre de la Ligue d’action wallonne de Liège) il est élu conseiller provincial de Liège, de 1908 jusqu’à sa mort.  Il fait partie de la tendance progressiste du parti libéral et rejoint souvent, lors des votes au conseil, les positions des élus du POB.

Le Tocsin

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Un compte rendu de Truffaut paru dans Le Tocsin. Collections du Musée de la Vie wallonne

Après ses écrits de jeunesse dans la Barricade et avant de nous pencher sur ses textes de l’Action wallonne, analysons maintenant une chronique publiée par Truffaut dans le Tocsin.

Le Tocsin, revue de la Garde wallonne affiliée à la Ligue d’action wallonne de Liège sera un mensuel à parution irrégulière. Manquant de moyen, le Tocsin paraîtra de mars 1930 à mai 1931 et ne pourra jamais atteindre un tirage de 3000 exemplaires, objectif que s’étaient fixés ses créateurs lors de son lancement.

Truffaut y tient une « revue de la presse latine ». Dans le premier numéro (mars 1930), il évoque une visite mouvementée du premier ministre de l’époque, Paul-Henri Jaspar (Schaerbeek 1870-St Gilles 1939). Jaspar, député catholique de Liège de 1919 à 1936 et Premier ministre, à plusieurs reprises, de 1926 à 1931, est fait ministre d’Etat en 1924.  J’ai choisi cet article car il illustre le caractère parfois violent des affrontements politiques de l’époque.

« Samedi soir, M. Henri Jaspar, premier ministre, devait conférencier (sic) à Liège, au Collègue des Jésuites, rue Saint-Gilles. Un service d’ordre extraordinairement sévère avait été organisé devant le local où, des 7 heures, se pressait une foule bigarrée de policiers, d’étudiants catholiques et de curieux peu rassurants. C’étaient des Wallons, venus là dans l’espoir de conspuer le député de Liège… Au moment où l’auto de Monsieur Jaspar arrive rue Saint-Gilles, un embarras de voitures le contraint à stopper. Les sifflets et les huées se déchaînent pendant plusieurs minutes ; le premier ministre, que l’on aperçoit distinctement par le carreau de la voiture, subit le charivari. A l’intérieur, les étudiants cléricaux l’accueillent en chantant : « Dieu saura protéger la Belgique ». Pendant une heure, le premier ministre débite alors un sermon à la gloire de la patrie dont il exalte l’unité… Pendant que M. Jaspar pérorait de la sorte, une manifestation, composée d’une centaine de Wallons, s’était formée au centre de la ville. Elle était précédée de drapeaux au Coq hardi et d’un cartel portant ces mots : Wallons, suivez-nous ! ». En même temps, des jeunes gens distribuaient les circulaires invitant la population à conspuer « l’homme qui trahit la Wallonie pour un peu de pouvoir »… Nouveau meeting, rue Vinave-d’Île. Ensuite, ces plusieurs centaines de protestataires se rendent rue Saint-Gilles et viennent s’arrêter devant la porte du Collège. On chante, on siffle, on jure, et les nouveaux discours, prononcés en attendant la sortie sont salués par des « A bas Jaspar ! ». Les véhicules doivent stopper. C’est un embouteillage parfaitement réussi. Enfin, voici la sortie… et la bagarre. Les étudiants catholiques, gourdins levés, excités par quelques prêtres en soutane, essayent de dégager la place. On leur résiste vigoureusement. En face du collège, juchés sur une fenêtre, deux étudiants exhibent un calicot sur lequel on peut lire : « La Wallonie est unilingue. » Les étudiants entrent bientôt en fureur et tentent de s’en saisir. En dépit de leurs efforts, ils n’y parviennent pas. Et on échange force horions. La foule crie : A bas Jaspar ! Vive la Wallonie ! Vive la séparation ! », couvrant la voie des cléricaux qui tentent de placer des « Vive Jaspar ! ». Des carreaux volent en éclats et la bagarre dure plus d’une grosse demi-heure. Quant au héros de la manifestation, il avait fui courageusement par une porte dérobée ».

Cet article de Truffaut se passe de commentaires, il donne une idée de la vivacité des passions politiques de l’époque. Pour ceux qui l’ignoreraient, l’Université de Liège, connaît depuis longtemps des groupements d’étudiants catholiques.  L’Union royale des étudiants catholiques de Liège fut d’ailleurs fondée en 1873. Elle est toujours active et chapeaute plusieurs ordres estudiantins dont le plus important est celui du Torè.

L’Action wallonne

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Un numéro de L’Action wallonne. Collections du Musée de la Vie wallonne

Conseiller communal en 1932, échevin des Travaux en 1935, Georges Truffaut est député depuis 1934. Ses mandats ne luit ôtent nullement ses idéaux de jeunesse, il continue tout naturellement à écrire dans l’Action wallonne, périodique qui va absorber l’énergie des responsables de la Ligue du même nom. Ce mensuel paraît de janvier 1933 à avril 1940. Longtemps dirigée par Auguste Buisseret (compagnon de  plume de Truffaut, est conseiller communal de Liège pour le parti libéral depuis 1930 et côtoiera Truffaut au Collège puisqu’il va y gérer les échevinats des Finances puis de l’Instruction publique et des Beaux-arts). L’Action wallonne est pluraliste, ouvre ses colonnes à des mandataires libéraux, socialistes et catholiques. Tiré à 5000 exemplaires, il est imprimé dans les installations de l’imprimeur « engagé » Georges Thone et bénéficie, largement, de son appui financier. Outre l’actualité politique, économique et culturelle belge, les rédacteurs de l’Action wallonne analysent de près les événements internationaux et tirent régulièrement la sonnette d’alarme à chaque nouvelle conquête territoriale du III e Reich (l’Action wallonne naît au moment de l’accession d’Hitler au pouvoir légal et disparaît avec l’invasion de mai 1940). Les caricatures réalisées, principalement, par Marcel Antoine renforcent visuellement la vigueur des propos.

Dans un article du 15 avril 1940 (dernière livraison de l’Action wallonne), intitulé « Neutralité ou faillite d’une Politique », Georges Truffaut rappelle les mises en garde constantes de l’équipe de l’Action wallonne contre la politique, d’indépendance, de neutralité voulue par les milieux gouvernementaux belges depuis 1936.

Il déclare que le sort de la Belgique est scellé, qu’elle subira le sort des autres pays neutres (nous sommes après l’invasion du Danemark et de la Norvège).

« Hélas, le destin des neutres est dominé par une aveugle fatalité. Après l’Autriche, la Tchécoslovaquie. Après la Finlande, le Danemark et la Norvège. Peut-on craindre que doive sonner l’heure de la Belgique ? Certes si tout de suite, nous ne choisissons pas d’autres hommes pour faire une autre politique. ». Après avoir attaqué le ministre des affaires étrangères Paul-Henri Spaak sur ses atermoiements, Georges Truffaut explique les fondements de la politique voulue par les sphères dirigeantes belges de l’époque…

Sous titré une politique basée sur l’erreur, ce passage de l’article attaque les postulats de base défendus par Léopold III et ses ministres :

« Sans doute, les tenants de la politique d’indépendance conduisant à la neutralité, étaient de bonne foi, dans la majorité. Ils se sont lourdement trompés. Ils ont fondé leur politique sur une quadruple erreur :

-La croyance en la décadence française ;

-l’illusion que la Grande-Bretagne ne serait pas solidaire de la Flandre ;

-la foi en la valeur de la parole allemande ;

-l’espérance d’une solidarité entre les neutres se substituant à la solidarité collective.

 

 

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Paul-Henri Spaak, une « tête de Turc » récurrente pour la rédaction de L’Action wallonne, 15 avril 1940 (dernier numéro de L’Action wallonne). Collections du Musée de la Vie wallonne. NB : Spaak était Ministre socialiste des Affaires étrangères au sein d’une coalition réunissant socialistes, catholiques et libéraux.

Mille neuf cent trente-six, c’est l’époque du Front populaire. Celle où de bons apôtres ; opposent à la France, vouées au bolchevisme, la pauvre mais vertueuse Allemagne. Cette France déchue n’a plus pour elle qu’un brillant passé. Jamais plus la Grande-Bretagne ne liera son sort à celui de la République. Au contraire, sans doute, unie au Troisième Reich, continuera-t-elle de régner sur les mers, la terre appartenant à la force allemande. Ainsi parlaient les gens bien informés… ».

A ceux qui l’accusent d’être un rêveur pacifiste, il réplique : « On me permettra, exceptionnellement, de relever une des calomnies dont je suis l’objet. Elle tend à me représenter comme un ex-jeune garde socialiste, faisant de l’agitation hier encore en faveur du désarmement unilatéral et immédiat. En réalité, je n’ai j’ai jamais cessé de me déclarer partisan d’une défense nationale renforcée, de la fortification de la frontière de l’Est, du service de dix-sept mois. Je l’ai  fait quelques fois en opposition avec certaines personnalités devenues aujourd’hui éminentes. De même, à la tribune du Congrès du POB comme à la tribune de la Chambre, je n’ai cessé de préconiser l’alliance militaire avec la France et la Grande-Bretagne. »

Dernier passage, où le député de Liège évoque le sort de Liège et de la Wallonie :

« Parmi les réalités dont se compose la Belgique, la Wallonie est la plus menacée. Elle représente pour la Belgique – comme pour l’agresseur éventuel – une richesse inestimable. Il suffit d’évoquer son potentiel industriel comme la haute qualification de sa population ouvrière. Le gouvernement connaît les inquiétudes de la Wallonie. Le 6 avril dernier, dans une longue note adressée aux membres du gouvernement comme aux députés et sénateurs de la province de Liège ; la « Société Anonyme des Usines à Cuivre et à Zinc » a exposé, comment après d’invraisemblables tribulations, elle restait livrée à elle-même, sans directions, sans assistances, exposée à laisser entre les mains d’un envahisseur éventuel un stock permettant de fabriquer cinq cent millions de cartouches ».

Georges Truffaut, nous le voyons à travers ce dernier article paru dans l’Action wallonne, défend toujours sa ville, sa région, comme il le faisait sans ses articles de la Barricade, parus 15 ans plus tôt. Les écrits du jeune journaliste des années 1920 forgent les opinions de celui qui, devenu édile communal et représentant du peuple au Parlement, ne transigera jamais avec la défense de valeurs qu’il continuera à expliquer brillamment dans ses articles parus dans les années 1930.

Les engagements wallons de France Truffaut

France Truffaut
Photo extraite d’un tract électoral, élections législatives de 1985. Collections du Musée de la Vie wallonne

Tout naturellement, la jeune France Truffaut rejoint les rangs du Mouvement populaire wallon (MPW) créé par André Renard et ses lieutenants, dans la foulée de la Grande grève contre la Loi unique (février 1961).  Rapidement, le MPW va, par un maillage organisationnel important dans toute la Wallonie, diffuser les thèses du Mouvement wallon qui étaient encore, dans la décennie précédente, discutées et défendues dans des cénacles plus fermés, par des notables, des industriels, des professions libérales souvent coupés des réalités des masses laborieuses Même si on trouvait quelques mandataires socialistes comme François Van Belle, député bourgmestre de Tilleur, président d’honneur de Wallonie libre dans ces cénacles, il faut constater que les débats et résolutions des Congrès wallons qui se sont tenus à Liège, Namur ou Charleroi de 1945 à 1959, passaient « au-dessus de la tête » des ouvriers et employés davantage préoccupés de justice sociale que de fédéralisme.

Le Mouvement populaire wallon vient à point, il s’organise à la suite d’une grève générale conflictuelle, presque insurrectionnelle, suite à la volonté d’un gouvernement catholique-libéral EYSKENS de faire passer une série de mesures d’austérité globalement indigestes, au prétexte d’une chute de revenus suite à l’indépendance du Congo.

Les militants wallons old school, à l’image de Fernand Schreurs (secrétaire général du Congrès national wallon) sont quelque peu perturbés par ce coup de pied dans le poulailler que constitue l’arrivée du MPW dans le cercle feutré des « clubs wallons ». Je vais vous narrer une anecdote révélatrice de l’état d’esprit qui régnait à l’époque. Discutant il y a quelques années avec Maurice Remouchamps, actuel président de la Fondation d’utilité publique du Musée de la vie wallonne, il m’avoua que son père, Edouard Remouchamps, ancien directeur du même musée et fils de Joseph Maurice REMOUCHAMPS (guère apprécié par Georges Truffaut comme nous l’avons vu précédemment), pavoisait régulièrement la demeure familiale du drapeau wallon. Il estima, en 1961, qu’André Renard, vu comme un dangereux collectiviste, s’était emparé de manière éhontée du Coq de Paulus. Dès lors, il décida, de ne plus hisser le coq hardi sur la hampe de sa demeure.

France Truffaut entre donc dans les instances du MPW. La séance constitutive du Comité liégeois se tient le jeudi 30 mars 1961, rue de la Régence, au numéro 55 (au siège de la Wallonie,  quotidien des métallurgistes de la FGTB).

André RENARD y expose les objectifs du MPW et la nécessité de sa structuration. Voici le résumé de ses propos : « Le MPW est ouvert à tous les Wallons et Wallonnes, à tous les organismes de défense wallonnes sur la base de deux principes fondamentaux : le fédéralisme, les réformes de structure. – Les organisations de travailleurs adhèrent collectivement – La tâche particulière des comités régionaux tels que celui-ci et des sections locales est d’organiser les affiliations individuelles, les contacts avec toutes les couches et toutes les formes de l’action wallonne, et de mener les actions nécessaires pour concrétiser au maximum les thèses du MPW ».

Dans le texte intégral du discours, RENARD fait explicitement référence à Georges TRUFFAUT, le père de France : « … Jusqu’à présent et tout en rendant hommage aux efforts faits, aucun mouvement wallon n’a réussi à coaliser la Wallonie et n’a réussi à émouvoir le Gouvernement ou le Pouvoir Central. Sur le plan personnel, sur le plan individuel, l’un ou l’autre militant wallon a pu créer une certaine émotion. Je pense, par exemple dans un milieu qui m’est bien connu, à l’action menée par Georges Truffaut en particulier avant la guerre. Je pense aussi à l’action menée par le père Merlot à certains moments mais, après que Georges Truffaut eut secoué le cocotier, tout est tout de même rentré dans l’ordre parce que l’administration de certaines organisations nationales est tellement forte qu’elle fait taire les voix les plus bruyantes et qu’elle finit tout de même à étouffer les cris les plus aigus[1] ».

L’assemblée présente désigne Marcel Florkin (biochimiste de renommée internationale, cofondateur de l’APIAW, association pour le Progrès intellectuelle et artistique de la Wallonie en 1945) comme président et France Truffaut comme vice-présidente. Parmi les trois délégués du Comité liégeois au Conseil général du mouvement à Namur, on trouve M. Denef, l’époux de France Truffaut.

Donc France Truffaut entre comme vice-présidente au Comité liégeois du MPW. Dans la foulée, une réunion constitutive pour la création d’une cantonale de Liège se tient, le 21 avril, à l’Hôtel d’Angleterre.

Willy SCHUGENS (compagnon de route d’André Renard, il lui succèdera à la présidence de la FGTB liégeoise en 1962) introduit les débats : l’orateur explique les raisons qui poussent les Wallons de constituer un grand rassemblement de défense et en rappelle les deux objectifs que doivent accepter les adhérents. «  Les réformes de structure. Le fédéralisme. Ce sont les deux réalisations indispensables sans lesquelles la Wallonie est condamnée à mourir. Il faut dépasser l’académisme des différents mouvements wallons qui ont déjà vu le jour et s’appuyer non seulement sur la masse des travailleurs, mais sur toutes les couches de la population ». Le président de la cantonale de Liège est l’avocat Jean Mottard, la vice-présidente Irène Vrancken (première conservatrice du FHMW). France Truffaut est membre de la cantonale de Liège et vice-présidente du Comité liégeois. Dès avril 1961, ce Comité liégeois se transforme en comité d’arrondissement. Un procès- verbal d’une réunion du 26 avril 1961, évoque la possibilité de la création d’un groupe de travail « histoire » (à côté des sections politique, économique, sociale, culturelle et structurelle prévues lors de cette réunion). S’agit-il d’une  proposition des historiennes Truffaut et Vrancken? C’est possible, voir probable, les sources n’en disent pas davantage.

MPW
Manifestation du Mouvement populaire wallon. Collections du Musée de la Vie wallonne

France Truffaut s’engage donc corps et âme dans les structures liégeoises du MPW. On trouve d’ailleurs dans les archives qu’elle a versées à l’ILHS, une brochure sobrement dédicacée « Pour France », il s’agit d’une brochure d’André renard intitulée Vers le socialisme par l’action.

La documentation versée par France TRUFFAUT à l’ILHS atteste qu’elle s’intéresse à tous les combats menés par le MPW dans les années 1960. Qu’il s’agisse de l’opposition au projet de créer, à Selzaete, un complexe sidérurgique avec l’aide des pouvoirs publics. Qu’il soit question du manque de vitalité de la démographie de la Wallonie, mis en lumière par les conclusions du rapport Sauvy, paru en 1962. Qu’il s’agisse, enfin, de la délicate question des Fourons qui empoisonnera la vie politique belge durant plus de 25 ans.

France Truffaut n’abandonnera pas le combat pour la défense des villages fouronnais, englobés dans la Province du Limbourg par la fixation de la frontière linguistique, en 1962-1963. En 1980, elle verse la somme de 3000 à l’association « Wallonie-fourons », présidée par le syndicaliste Robert Gillon et par José Happart.

Dans les années 1980, on retrouve France Truffaut au sein de l’Institut Jules Destrée.  La régionale liégeoise de ce centre d’étude est fondée à la fin des années 1970 ; elle en devient vice-présidente puis présidente jusqu’à sa démission en 1990. Elle s’implique à ce titre dans l’organisation d’un colloque intitulé « promotion de la création culturelle wallonne en Wallonie ».

André Renard, qui emprunta au Fonds d’Histoire du mouvement wallon des livres et brochures sur le fédéralisme peu de temps avant la grève contre la Loi unique, ne pouvait qu’attirer France Truffaut dans le Mouvement populaire wallon. Le leader syndical se souvenait de l’engagement wallon sincère de Georges Truffaut, il avait lu ses écrits. Quant à France, son mandat de déléguée de la CGSP enseignement lui permit de livrer le combat dans les piquets et manifestations de la « grande grève ». Il était tout naturel qu’elle s’engage dans un groupe de pression qui popularisa les thèses développées par son père et ses amis, dès les années 1920. La fille, reprit le flambeau du père, que ce soit dans son activité professionnelle, syndicale ou au Parlement.

Je vous remercie pour votre attention.

 

Fabrice Meurant-Pailhe, responsable du Fonds d’Histoire du Mouvement wallon – Musée de la Vie wallonne

 

[1] Texte du discours introductif fait par André Renard lors de l’installation du Comité liégeois du MPW (30 mars 1961), Fonds France TRUFFAUT, ALPHAS, MPW, boîte 1.

 

Retour à la présentation du colloque

Bibliographie

Sources

  • Fonds France Truffaut, boîtes MPW 1 et 2, Institut liégeois d’histoire sociale
  • Périodiques conservés au Fonds d’Histoire du Mouvement wallon :
    • L’Action wallonne [Texte imprimé] : organe officiel de la Ligue d’action wallonne / directeur, Auguste Buisseret. – N° 1 (janvier 1933) -n° 88 (avril 1940). – Liège : [Georges Thone], 1933-1940.
    • La Barricade [Texte imprimé] : la Wallonie aux Wallons : bulletin mensuel de l’action wallonne ; rédaction et administration, Eugène Niquet ; directeur, Auguste Buisseret. – 1re année, n° 1 (décembre 1922) – n° 98 (1932). – Liège : [Ligue d’action wallonne], 1922-1932.
    •  Le Tocsin [Texte imprimé] : organe du séparatisme wallon. Organe   mensuel ; rédaction Paul Henry ; Jules Denis ; – 1re année, n° 1 (mars 1930)-n° ? (mai  1931). – Liège, 1930-1931. 

Travaux :

  • Encyclopédie du Mouvement wallon. Tome I. Lettres A-E [Texte imprimé] / Centre d’histoire de la Wallonie et du Mouvement wallon ; sous la direction de Paul Delforge, Philippe Destatte, Micheline Libon ; avec la collaboration scientifique de Marie-Paule Bouvy, Alain Clara, Arnaud Pirotte… [et al.] ; coordination générale : Paul Delforge. – Charleroi : Institut Jules Destrée, 2000. – 1 vol. (583 p.)
  • Encyclopédie du Mouvement wallon / Centre d’histoire de la Wallonie et du Mouvement wallon ; sous la direction de Paul Delforge, Philippe Destatte, Micheline Libon ; avec la collaboration scientifique de Marie-Paule Bouvy, Alain Clara, Arnaud Pirotte… [et al.] ; coordination générale : Paul Delforge. Tome II. Lettres F-N [Texte imprimé]. – Charleroi : Institut Jules Destrée, 2000. – 1 vol. (P. 599-1185)
  • Encyclopédie du Mouvement wallon / Centre d’histoire de la Wallonie et du Mouvement wallon ; sous la direction de Paul Delforge, Philippe Destatte, Micheline Libon ; avec la collaboration scientifique de Marie-Paule Bouvy, Alain Clara, Arnaud Pirotte… [et al.] ; coordination générale : Paul Delforge. Tome III. Lettres O-Z [Texte imprimé]. – Charleroi : Institut Jules Destrée, 2001. – 1 vol. (P.1199-1768)
  • Tilly, Pierre / André Renard [Texte imprimé] : biographie / Pierre Tilly. – Bruxelles : Le Cri, : Fondation André Renard, 2005. – 1 vol. (809 p.)
  • Van Molle, Paul / Le Parlement belge [Texte imprimé] = Het belgisch Parlement : 1894-1969 / Paul Van Molle,…. – Ledeburg ; Gent : Drukk. Erasmus, 1969. – 1 vol. (421 p.)
  • Vers une symbolique wallonne [Texte imprimé] : recueil d’articles / réédités par le Fonds d’histoire du mouvement wallon ; Yves Moreau, Philippe Carlier, Corinne Godefroid ; coordination générale, Fabrice Meurant-Pailhe ; mise en page, Eddy Colinet. – Liège : Fonds d’histoire du mouvement wallon, cop. 2006. – 1 vol. (112 p.)

Site internet :

(consulté le 3 octobre 2016)

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